L’usage du béton et du ciment se répand dès le début du 20ème siècle. L’usage du ciment se généralise et on applique son usage à la réfection de constructions anciennes, convaincu de sa supériorité en termes de solidité et de fiabilité, son application est plus simple aussi du fait de sa prise plus rapide. J’entends souvent des maçons dire: « c’est meilleur car c’est plus dur ». Il s’avère en fait que si l’une des qualité du ciment est en effet sa dureté, il n’est pas adapté aux constructions anciennes. Les pierres et la terre sont des matériaux souples qui nécessitent une respiration constante pour éliminer l’eau dont ils se chargent. Mécaniquement, le ciment crée un matériau rigide incompatible avec la plasticité des constructions anciennes. Il se produit alors des fissurations et décollements qui altèrent la tenue de la maçonnerie. De plus, le ciment est un rétenteur d’eau et empêche donc l’indispensable respiration des matériaux en présence. L’humidité est alors constante, détériorant la maçonnerie, provoquant des moisissures et du salpêtre et mettant en péril la tenue du bâtiment.

De nos jours, constatant la pérennité des édifices d’antan et l’inadaptation du ciment à leur réfection, la plupart des entreprises de maçonnerie entament un retour à la chaux. On peut remercier au passage le service des monuments et des sites du canton de Genève pour leur travail d’éducation à ce propos.

 Sur les images ci-dessous, on peut voir un bâtiment à la rue St-Germain (vieille-ville de Genève) avant réfection des crépis. On distingue au premier coup d’oeil les parties reprises en ciment de par leur couleur grise :

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Une fois les enduits piqués, nous avons réenduit les façade avec un mortier à base de chaux :

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Il est à noter au passage que nous avons découvert que ce bâtiment avait été réhaussé plusieurs fois dans son histoire. Une partie en pierre jusqu’au niveau du plancher du 3e étage, du règle-mur (principe de colombage mais dont les pièces de bois ne sont pas visible), et enfin le dernier étage en béton…